Photos Jean-François Augé et Marie Monteiro
Tout un monde de Strat(e)s
Création les 24 et 25 mai 2013 à la Sirène (La Rochelle) et au Parnasse (Mimizan) le 2 juin 2013
Un projet pour un orchestre symphonique, un chœur, une formation rock de 20 musicien.n.e.s et un septet
Argument
Après la séparation des Beatles, George Harrison a publié en 1971 un album intitulé All Things Must Pass où figurent nombre de chansons composées originellement pour le groupe. La deuxième caractéristique de l’album tient à la production de Phil Spector. Dans la plupart des morceaux, chaque instrument et chaque voix est (ré)enregistré à de nombreuses reprises aboutissant à un formidable mur du son. Lors de Tout un monde de Strat(e)s, un orchestre symphonique, une vingtaine de guitares électriques, basses et batterie, un chœur et un septet de “all stars” interprètent certaines chansons de l’album. Transcrite et réarrangée par François Ribac, All Things Must Pass retrouve en scène son ampleur orchestrale. Dans un deuxième temps, le septet interprète une création de François et Eva Schwabe inspirée par le style et la vie de George Harrison (les douze cordes, la slide, le jardinage, l’Inde). En complément du spectacle, François et Eva présentent des films des Beatles lors d’une tournée dans des cinémas. Créé en collaboration avec La Sirène (La Rochelle) et son directeur David Fourrier, Tout un monde de Strat(e)s organise la rencontre entre des ensembles (semi) amateurs et un septet professionnel dont, à divers titres, les membres ont tissé des liens forts avec la musique de George Harrison.
Presse
Mativi à La Rochelle 2013
SudOuest 24 mai 2013
Sébastien Orzan, François Ribac (à la guitare) et Eva Schwabe. Les trois complices affûtent le son sur la scène de La Sirène (Photo Dominique Jullian)
Le concert inactuel
Élèves du conservatoire, musiciens de La Sirène, de la Rock School de Rochefort et choristes de Dautet ensemble pour Georges Harrison.
Ce soir et demain, pas question de se tortiller en cadence au son de musiques « actuelles » dans le grand auditorium de La Sirène. La musique sera bien là, les amplis aussi. À part ça, les deux concerts successifs qui réuniront 70 personnes sur scène se distinguent de l’ambiance habituelle. Pour commencer, le public est prié de s’asseoir sagement, de la boucler et d’ouvrir les oreilles. Et il fera aussi bien, parce que ce n’est sans doute pas demain qu’il aura l’occasion d’assister à un tel concert.
Chacun dans ses cordes
« Tout un monde de strat(e)s », dédié, on le devine, à une certaine guitare et à Georges Harrison, est le titre-annonce, non seulement des deux concerts du week-end, mais d’un vaste projet qui, après des mois de travail, débouche sur un événement musical. Ce projet, auquel ont notamment collaboré le conservatoire de La Rochelle, La Sirène (direction et techniciens), la Rock School de Rochefort et la compagnie Ribac-Schwabe, a permis à tout un petit monde de se rencontrer et de faire de la musique ensemble, au lieu de travailler chacun dans son coin. C’est-à-dire chacun dans son univers habituel : « classique » pour les élèves du conservatoire, rock pour les musiciens de Rochefort et ceux des studios de La Sirène. Pour corser un peu le son, les adeptes des cordes pincées, ceux des cordes frottées et grattées ont répété avec les choristes du lycée Jean-Dautet. Entraînés et dirigés par un trio épatant : Sébastien Orzan, professeur (de trombone) au conservatoire, François Ribac, bassiste-compositeur, Eva Schwabe, chanteuse.
Ribac en pince pour Harrison
Mais c’est à François Ribac qu’on tirera le chapeau un peu plus bas. Sans le virus pop qui l’a rattrapé, et sans sa passion pour la musique de Georges Harrison, l’événément n’aurait pas lieu. Ribac a conçu le concert en deux parties, à partir de l’album « All Things Must Pass », signé Harrison et publié peu de temps après la séparation des Beatles. La première partie, avec notamment le chanteur irlandais Cathal Coughlan et le guitariste Dave Gregory (« qui est à la pop ce que Tortelli est au violoncelle », selon François Ribac), est composée de musiques écrites par Ribac en hommage à Harrison. « Avec, précise-t-il, un fil rouge : la 12 cordes, l’Inde, l’amour du jardinage. » Pour la deuxième partie, il a prévu cinq morceaux de l’album « All Things Must Pass », plus un autre écrit par Ringo Starr. Et tout ça, mixé par les musiciens du conservatoire, les rockeurs, les choristes, la voix d’Eva, Ribac et sa guitare, Pierre-Emmanuel Blanc au violon, Jacques Froger au violoncelle, et une ampli au petit poil, devrait faire un excellent concert. Mais vous, au fait, Georges Harrison, ça vous pinçouille ou ça vous grattouille ? Pour en avoir le cœur net, et les oreilles aussi, rendez-vous à La Sirène.
Christiane Poulin